nellement modifiable et relatif. Le progrès est notre œuvre ; Dieu, qui nous l’a donné pour loi, nous a rendus propres à le créer en nous-mêmes et dans nos sociétés… Le progrès de l’homme est une course ardente, pénible et continue vers un but… Nous voyons la révolte élever, de siècle en siècle, sa voix sacrée et proclamer le droit éternel dans la religion, dans la politique, dans la science, dans l’art. La notion du vrai n’a donc jamais disparu parmi nous ; elle s’étend, elle lutte, elle grandit, elle combat, elle triomphe et aujourd’hui enfin elle est proclamée… La notion de la vérité, nous l’avons conquise ; elle nous a coûté du sang et des pleurs. Dieu bénit notre persévérance et nous donne cette notion plus vaste et plus claire qu’à aucune autre époque de notre vie antérieure. Il ne la donne pas seulement à quelques élus, il la donne à tous les hommes…
… Le principe du devoir est identique au principe du droit ; il s’appelle égalité. Et, pourtant, nous avons le droit aujourd’hui et il nous faut trouver le devoir demain. Nous avons le fait, nous voulons la conséquence ; le fait, on le trouve dans le combat ; la conséquence, on ne la trouve que dans la réconciliation. Il y avait un ennemi hier, aujourd’hui il y a un vaincu…
En rassurant tous ceux qui auraient pu trembler pour le sort de ce vaincu, l’auteur dit qu’à présent, l’ennemi n’a plus à craindre de représailles comme dans l’antiquité ; mais immédiatement après, ayant toujours en vue les élections prochaines, il met en garde contre une trop grande confiance envers cet ennemi tombé, ce qui pourrait être dangereux pour la cause de la liberté :
… S’il abuse de notre générosité ; si, au nom de l’égalité, il veut rétablir l’inégalité, déjà il nous trahit, nous calomnie et cherche à nous entraîner dans l’abîme. Que ferons-nous ?… Serons-nous généreux et oublieux de nos injures personnelles, jusqu’à lui permettre d’étouffer la vérité dans ses perfides embrassements ?…
C’est le troisième article : l’Application de l’égalité, c’est la fraternité, qui sert de réponse à cette question, et c’est le plus important de tous les quatre, pour nous fixer sur le dogme socialiste de George Sand :
… Ce serait dire un lieu commun, grâce au ciel, que de déclarer notre révolution non pas seulement politique, mais sociale. Le socialisme est le but, la République est le moyen ; telle est la devise des esprits les plus avancés et, en même temps, les plus sages.