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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/89

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de George Sand), ainsi que sur les autres articles, non encore mentionnés, de la Cause du Peuple.

La Cause du Peuple, — disait Mme Sand, dans le premier article paru sous le titre d’Arts dans le n° 1 du journal, — n’étant pas une revue, ne s’engageait pas à faire des comptes rendus systématiques, sur le théâtre, la musique et les arts, quoique l’art comme toute autre manifestation de l’esprit humain soit une expression de la vérité, mais… en temps de révolution, les artistes et les poètes ne peuvent, pour formuler cette vérité en marche, que procéder par de rapides improvisations. Or, l’art étant le travail de l’esprit sur le sentiment et pour ainsi dire de l’enthousiasme réfléchi, demande du calme et un peu de latitude, pour se raviser.

Le chroniqueur de la Cause du Peuple n’aura donc pas grand’chose à enregistrer, George Sand ne donne le compte rendu que de trois représentations théâtrales : de la première de l’Aventurière d’Augier (à laquelle elle sait avec une grande perspicacité et un flair artistique parfait prédire un glorieux avenir)[1], et de deux représentations gratuites pour le peuple : la Muette de Portici à l’Opéra et la solennelle ouverture de la Maison de Molière, rebaptisée sous le nom de « Théâtre de la République ». On y donna les Horace (un acte), avec Rachel, et le Malade imaginaire avec Madeleine Brohan, Samson et d’autres célébrités de l’époque, et en guise de Prologue, une petite pièce de circonstance de George Sand elle-même, le Roi attend. Le spectacle fut ouvert par le Chant du départ de Méhul, chanté par les chœurs

  1. M. Monin remarque fort judicieusement que George Sand fit preuve, dans ces remarquables pages de critique dramatique, de beaucoup de goût, de finesse et d’une grande compétence pour cette critique ; il exprime son étonnement de ce que lorsqu’on réimprima le Prologue de George Sand dans ses Œuvres complètes, « le même honneur n’a pas été fait à ces pages », — et il le trouve d’autant plus regrettable, que « George Sand n’a guère abordé que là ce genre littéraire ». Les deux dernières indications sont inexactes : les deux articles de la Cause du Peuple, intitulés Arts, sont bel et bien réimprimés dans les volumes des Questions d’art et de littérature. Quant à l’assertion que George Sand n’ait plus jamais « abordé ce genre littéraire », elle est réduite à néant par le fait que, dans ce même volume, ainsi que dans d’autres volumes de ses Œuvres, on peut lire une série de ses articles de critique dramatique et artistique, tels sont : Mars et Dorval, Marie Dorval, Debureau, Hamlet, À propos des idées de Mme Aubray, les Beaux Messieurs de bois-Doré au théâtre de l’Odéon, Reprise de Lucrezia Borgia, etc., etc. Tous ces articles avaient paru dans les périodiques de 1836 à 1873.