Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/97

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l’objet. Mais mon silence pourrait faire croire que j’adhère aux principes dont ce journal voudrait se faire l’organe. Je vous prie donc de recevoir et de vouloir bien faire connaître la déclaration suivante :

1° J’espère qu’aucun électeur ne voudra perdre son vote en prenant fantaisie d’écrire mon nom sur son billet

2° Je n’ai pas l’honneur de connaître une seule des dames qui forment des clubs et rédigent des journaux.

3° Les articles qui pourraient être signés de mon nom ou de mes initiales dans ces journaux ne sont pas de moi.

Je demande pardon à ces dames qui, certes, m’ont traitée avec beaucoup de bienveillance, de prendre des précautions contre leur zèle.

Je ne prétends pas protester d’avance contre les idées que ces dames, ou toutes autres dames, voudront discuter entre elles ; la liberté d’opinions est également pour les deux sexes, mais je ne puis permettre que, sans mon aveu, on me prenne pour l’enseigne d’un cénacle féminin avec lequel je n’ai jamais eu la moindre relation agréable ou fâcheuse.

Agréez, monsieur, l’expression de mes sentiments distingués,

George Sand.

8 avril 1848.

La lettre parut le 9 et 10 avril dans la Vraie République et dans la Réforme. Le lendemain elle fut réimprimée par divers autres journaux, et celui de Mme Niboyet dut confesser, hélas ! que les initiales G. S. n’appartenaient pas à George Sand, mais bien… à Mme Gabrielle Soumet !

Hélas ! dirons-nous encore, parce qu’il nous faut chagriner une fois de plus toutes les féministes françaises, russes et autres, toutes les suffragistes et suffragettes, en citant, immédiatement après cette lettre, une autre page encore de George Sand, écrite contre les réclamations féminines. Un mois plus tard, le 7 mai, George Sand publia dans la même Vraie République, une très intéressante Revue politique et morale de la semaine, et c’est dans cet article que nous trouvons les lignes suivantes :

La question des femmes est venue mêler, cette semaine, un peu de gaieté au sérieux des événements et des préoccupations. Certains clubs sont envahis ou menacent de l’être par les dames socialistes. Ces dames ont raison de s’occuper du progrès que la République