Page:Karl Rensch, Dictionnaire wallisien-français (1984) OCR 1.djvu/3

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Introduction

Remarques sur la langue et l'histoire de Wallis

La langue de Wallis appartient à la famille des langues polynésiennes. Elle est apparentée au tongien. Le wallisien est parlé par 4500 personnes sur l'île de Wallis et par 12000 immigrants en Nouvelle Calédonie. La langue de Futuna, l’île, qui avec Wallis forme le territoire français d'outre-mer "Wallis et Futuna", est différente du wallisien mais pas suffisamment pour poser des problèmes d'intelligibilité.

Le premier contact européen avec l'île de Wallis eu lieu au 19ème siècle quand le capitaine Samuel Wallis aperçut l'île le 16.18.1767 en route de Tahiti vers l'Angleterre. Depuis cette époque, les baleiniers américains et les marchands européens y firent escale occasionnellement pour se ravitailler en vivre et en eau. Le premier comptoir sur Wallis fut ouvert en 1828 par Georges Manini, un commerçant d'Hawaii. Son entreprise commerciale fut de courte durée. Il se mêla à la vie politique locale et fut tué par ses rivaux.

L'année 1838 marqua un point important dans l'histoire de l'île de Wallis. Le 1er novembre, le Raiatea, un bateau affrété par des missionnaires français de 'ordre de Marie fit escale à Wallis. Le chef de cette expédition, Mgr Pompailler, obtint du roi de Wallis la permission de laisser deux missionnaires sur l'île, le père Bataillon et le Frère Luzy.

Le père Bataillon devint un des missionnaires qui connurent le plus de succès dans le Pacifique. En l'espace de quatre ans, il convertit la population entière à la foi catholique. Il dut son succès au fait d'avoir acquis très rapidement une bonne maîtrise de la langue wallisienne.

Bien que Wallis et Futuna aient été évangélisées par des missionnaires de langue française, l'impact du français sur le wallisien a été minime. Comme la plupart des contacts avec l'extérieur eurent lieu avec des îles de langue anglaise telles que Fidji, Tonga et Samoa, c'est plutôt l'anglais sous sa forme pidginisée qui laissa des traces dans le lexique. Des mots tels que suka, nusipepa, pailati, sitima, etc. en témoignent.