Page:Karr - Contes et nouvelles, 1867.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
104
CONTES ET NOUVELLES.

vous tout l’or de mon cœur contre la fausse monnaie de vos paroles. Vous ne me tromperez pas, vous ne m’attraperez plus.

Mais il y a ici des gens que la pauvreté et le danger rendent bons, et dont l’aspect empêche le cœur de se fermer ; il y a la mer, ce miroir du ciel ; il y a le lever et le coucher du soleil, et les splendides couleurs dont il peint le ciel et l’eau ; il y a onze années, les dernières de ma jeunesse, les dernières où il se passe pour l’homme des choses dont il aime à se souvenir.

Il y a…

Mais je m’arrête. Quand j’écris, il me semble toujours que j’écris à quelque ami, connu ou inconnu ; et je me laisse parfois aller à des épanchements qui m’ont été fort reprochés.

Je n’irai pas à Londres ; je resterai à Sainte-Adresse. Quelques amis me donneront la main en partant et en revenant.

Et l’histoire de Romain d’Étretat ?

Où en étais-je, de l’histoire de Romain d’Étretat ? — Je n’étais pas très-avancé. Pierre avait manifesté l’intention de la raconter et nous avions parlé d’autre chose.