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Page:Karr - Contes et nouvelles, 1867.djvu/155

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LES WILLIS.

la valse s’arrêta un moment, et Henry entendait le bruit des battements de son cœur. Quelques instants se passèrent à rajuster les couronnes de fleurs, puis on reprit les chants, et c’était encore la valse de Henry que l’on chantait.

Les blanches filles s’enlacèrent deux à deux pour la valse ; une resta seule et jeta autour d’elle un long regard pour chercher une compagne ; sa taille était souple et élancée ; ses cheveux noirs étaient appliqués en bandeaux sur son front ; ses yeux d’un bleu sombre avaient un regard tendre et mélancolique ; elle était couronnée de bruyères blanches.

C’était Anna !

Henry crut qu’il allait mourir.

Anna s’avança vers le buisson qui cachait Henry, et le prit par la main ; la main d’Anna était froide comme un marbre.

Henry n’avait pas la force de la suivre ; mais une puissance surnaturelle le portait.

On chanta ; la valse recommença, et Henry, toujours entraîné malgré lui, valsa avec sa fiancée.

Puis un autre fantôme vint prendre Henry, et