comme les nègres de roman : « Maître à moi, moi avoir un diamant ? »
L’esclave voulait fuir ; Théodore donna ce qu’on lui demandait, puis lui-même s’occupa de sa fuite ; il emprunta de l’argent à son patron et partit la nuit.
Nous n’entrerons pas dans les détails de son voyage ; pour ne pas être rejoint, — car l’esclave ne lui avait pas caché qu’il serait sans doute poursuivi, — il fit deux fois le chemin par les routes les plus désertes, les plus fatigantes. Un jour, avec son guide, il fut rencontré par des Arabes voleurs.
— Avez-vous de l’argent ? lui dit le guide.
― Je n’ai que l’argent nécessaire à ma route, reprit Théodore.
― Alors n’opposons aucune résistance ; après nous avoir fouillés, ils nous laisseront de quoi continuer notre voyage, peut-être économiquement, mais n’importe.
― Il importe beaucoup, dit Théodore.
Et il reçut d’un coup de pistolet le premier Arabe qui s’avança vers eux.
On tira les sabres. Le guide fut tué ; Théodore, au tiers assommé, et emporté prisonnier.