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BOURET ET GAUSSIN.

le lui demandât ; qu’il n’y avait pas de surprise, qu’on ne demandait que l’accomplissement d’une promesse, et qu’on userait de son droit, comptant sur la probité de Bouret.

Ce qu’on ne disait pas, et qui était au moins aussi positif, c’est qu’on pouvait compter sur la difficulté de la situation du fermier général, qui l’obligeait à passer par où on voudrait.

Il revint plusieurs fois à la charge, l’actrice fut inexorable ; à la dernière fois même, elle répondit qu’il n’y avait plus rien à faire, que le billet était rempli ; et qu’elle ne tarderait pas à le faire présenter.

En effet, quelques jours après, au milieu d’une fête que donnait Bouret à son pavillon de Croix-Fontaine, demeure presque royale, où il avait réuni tout ce que le luxe et l’élégance peuvent offrir de plus séduisant ; comme il s’efforçait de se rendre agréable à sa future par ses soins, ses attentions et ses assiduités, et qu’il lui montrait en détail les richesses et les curiosités de ce séjour qui lui était destiné, un homme se présenta, qui demanda à lui parler en particulier ; et, quand ils furent seuls, cet homme lui annonça