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JOBISME.

d’un chien ; on est tellement sûr qu’elle est exempte d’affectation, et que ce n’est ni un masque ni une parure ! elle est si franche, si naturelle !

Je ne vous raconterai pas une chasse aux cailles. Si vous êtes chasseur, vous la connaissez ; si vous n’êtes pas chasseur, cela n’aurait pas pour vous le moindre intérêt.

Seulement, à ce propos, je citerai un livre imprimé en 1780.

« Lorsque le temps du passage des cailles, pour retourner en Afrique, est arrivé, c’est-à-dire vers la fin d’août, il se fait, aux environs de Marseille une chasse fort agréable. On a de jeunes mâles, auxquels on a soin de ne donner que peu à manger ; au mois d’avril, on les aveugle en leur passant légèrement sur les yeux un fil de fer rouge ; au mois de mai, on les plume sur le dos, aux ailes et à la queue, etc., etc. »

Sir John et André eurent les honneurs de la chasse. Hubert ne tua rien, mais ne manqua pas de donner une raison suffisante à chaque coup inutile. L’oiseau était trop loin ou trop près. La poudre était humide, le plomb trop gros ou iné-