Page:Karr - Contes et nouvelles, 1867.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
212
CONTES ET NOUVELLES.

gal. Il avait eu le soleil dans l’œil. Une racine l’avait fait trébucher.

On trouva à une halte un excellent déjeuner ; puis on se remit en marche. La chaleur était horriblement pesante : on voyait monter de l’horizon au zénith de gros nuages noirs, couverte d’une légère mousse grise. Il semblait que le ciel s’abaissât sur la terre pour l’étouffer. Bientôt quelques larges gouttes s’échappèrent des nuages, puis ils se fondirent en eau. Sir John ne se résignait pas à rentrer et affirmait à ses compagnons que ce n’était qu’un nuage. Mais le nuage semblait une coupole de plomb, et rien ne prouvait qu’il ne continuerait pas de pleuvoir toujours à l’avenir, jusqu’à la fin des siècles.

On se décida au retour, et l’on fit deux lieues sous une cataracte. Arrivé à sa porte, John dit aux deux amis :

— Allez vous changer, et revenez bien vite dîner.