mouillé. Ils causèrent presque toute la nuit. Je voulus d’abord écouter, par intérêt pour mademoiselle Fanny ; mais je ne pus rien entendre, si ce n’est qu’elle pleurait beaucoup. Avant le jour, M. Milbert s’en alla, en lui disant :
» — Allons, calmez-vous, je me charge de tout.
» Elle prit une de ses mains et la baisa. À moi, il me dit :
» — Vous ne m’avez pas vu.
» Le lendemain, M. Milbert arriva, comme de Lausanne. M. Gautherot était sorti dès le matin, selon sa coutume. Quand il rentra il dit :
» — J’arrive tard ; c’est qu’on me racontait une singulière histoire : on parlait d’une jeune fille qu’on a repêchée hier au soir dans le lac. Il y a réellement des parents qui ne voient rien.
» M. Milbert fit signe à M. Gautherot de me faire sortir, et, comme je restai un peu en dehors de la porte, j’entendis M. Éloi qui disait à M. Gautherot :
» — Et savez-vous qui est cette fille ?
» — Non, répondit M. Gautherot.
» — Eh bien, c’est la vôtre, dit M. Milbert.