Page:Keats - Poèmes et Poésies, trad. Gallimard, 1910.djvu/157

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POKSIES DIVERSES l53 Elles reposent, la respiration calme, sur le jeune gazon ; Leurs bras et leurs ailes s’enlacent ; Leurs lèvres ne se touchaient pas, mais ne s’étaient ja- mais dit adieu, Comme si, disjointes par la caressante main du sommeil. Elles étaient prêtes encore à dépasser le nombre des baisers échangés Lorsque tendrement l’amour ouvre les yeux du ma- tin: L’enfant ailé je le reconnus. Mais qui étais-tu, o heureuse, heureuse colombe? Sa Psyché ! elle-même !

                      III 

O la dernière née et de beaucoup la plus aimable vision De toute la hiérarchie évanouie de l’Olympe ! Plus belle que l’étoile de Phœbé entourée de saphirs Ou que Vesper, l’amoureux ver luisant du ciel ; Plus belle qu’eux, quoique tu n’aies aucun temple, Ni autel enguirlandé de fleurs, Ni chœurs de vierges exhalant de délicieuses litanies Aux heures de minuit ; Ni voix, ni luth, ni pipeau, ni suave encens