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l54 POÈMKS KT POÉSIES Fumant d’un brûle-parfum balancé avec des chaînes ; Ni châsse, ni bocage, ni oracle, ni fiévreuse Incantation psalmodiée par un prophète aux pâles lè- vres.

                 IV

O toi, la plus brillante ! quoique venue trop tard pour d’antiques offrandes. Trop, trop tard pour la lyre ingénument croyante, Lorsque sacrés étaient les rameaux des forêts hantées. Sacrés l’air, l’eau et le feu ; Pourtant, même en ces jours si éloignés Des heureuses piétés, tes ailes resplendissantes, S’agitant parmi les Olympiens évanouis, Je les vois, et je chante inspiré par mes propres visions. Donc, souffre que je sois ton chœur et que j’entonne une litanie Aux heures de minuit : En l’honneur de ta voix,ton luth ton pipeau, ton suave encens Fumant d’un brûle-parfum balancé avec des chaînes ; Ta châsse, ton bocage, ton oracle, la fiévreuse Incantation psalmodiée par uu prophète aux pâles lè- vres.

                         V

Oui, je serai ton prêtre, et te construirai un temple Dans quelque région inexplorée de mon esprit,