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290 POÈMES ET POÉSIES

 
Pour découvrir l’endroit où cette douce nymphe préparait en secret sa couche.
En vain ; nulle part il ne pouvait trouver la douce nymphe,
De sorte qu’il reposait en ce lieu écarté,
Pensif, plein d’amertume et de jalousie
Contre les Dieux Sylvains et même contre les arbres.
Comme il se tenait là, il entendit une voix si plaintive
Qu’après l’avoir entendue, en son noble cœur, fut remplacée
La souffrance par la pitié. Ainsi parlait cette voix solitaire :
« Quand m’éveillerai-je hors de cette tombe enguirlandée ?
Quand pourrai-je me mouvoir dans un corps apte à jouir de la vie,
De l’amour et du plaisir, de la lutte vermeille
Du cœur et des lèvres ! Ah, malheur à moi ! »
Le Dieu aux ailes de colombe, glissa silencieusement
Parmi les buissons et les futaies, effleurant avec légèreté, dans sa hâte,
Les graminées les plus hautes et les roseaux on pleine floraison.
Il aperçut enfui, palpitant, un serpent
Etincelant, roulé en cercle dans l’obscurité des broussailles.

C’était une forme gordienne, d’une nuance éblouissante.
Mouchetée de vermillon, d’or, de vert et de bleu ;