Page:Keats - Poèmes et Poésies, trad. Gallimard, 1910.djvu/335

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Que traverse l’aigle lorsqu’il s’élance au-dessus de son nid.

Pendant ce temps, dans d’autres royaumes de nombreuses larmes étaient répandues,
Une affliction semblable à celle-ci, une souffrance semblable
Trop profonde pour être exprimée par la voix ou la plume d’un mortel :
Les farouches Titans, soit dans leurs cachettes, soit dans les prisons,
Gémissaient une fois de plus sur leur vieille fidélité,
Et, dans une douloureuse angoisse écoutaient la voix de Saturne.
Cependant, de toute cette lignée de géants, un seul conservait encore
Sa souveraineté, son autorité et sa majesté ;
Hypérion, resplendissant au milieu de son orbe de feu
Etait encore sur son trône, respirait encore l’encens, l’envoyant
De l’homme jusqu'au Dieu du soleil ; inquiet cependant :
Car de même, que parmi nous, humains, les tristes présages
Effraient et épouvantent, lui, de même frissonnait —
Non à cause du hurlement d’un chien, ou du nid délesté de l’oiseau de nuit,
Ou de la visite familière de quelqu'un
Au premier tintement de son glas funèbre,