Page:Keats - Poèmes et Poésies, trad. Gallimard, 1910.djvu/336

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Ou des prophéties de la lampe à minuit ;
Mais des horreurs proportionnées à ses nerfs de géant
Le torturaient souvent. Son rutilant palais
Bastionné de pyramides d’un or étincelant,
Et que touchait l’ombre des obélisques de bronze,
Lançait des lueurs rouge sang à travers ses mille cours,
Ses voûtes, ses dômes, et ses galeries embrasées ;
Et toutes ces tentures tissées avec les nuages de l’Aurore
Rougeoyaient furieusement : tandis que parfois des ailes d’aigles
Que n’avaient jamais vus ni les dieux ni les hommes étonnés :
L’assombrissaient ; et des hennissements de chevaux étaient entendus.
Que n’avaient jamais entendus ni les Dieux ni les hommes étonnés.
De plus lorsqu'il voulait humer les tourbillons aromatisés
De l’encens, s’envolant dans l'éther du haut de la colline sacrée,
Au lieu d’odeurs agréables, son énorme palais ne percevait
Que le goût empoisonné du cuivre ou d’un métal corrompu :
De même, lorsque réfugié dans le sommeil à l'Occident,
Après le plein achèvement d’une belle journée, —
Pour gagner son divin repos sur une couche céleste
Et sommeiller dans les bras de la mélodie,