Page:Keats - Poèmes et Poésies, trad. Gallimard, 1910.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
POéSIES DIVERSES


FEMME ! LORSQUE JE TE VOIS

Femme ! lorsque je te vois bavarde, vaine.
Inconstante, puérile, orgueilleuse et pleine de caprices ;
Dénuée de cette modeste langueur qui rehausse le charme
Des yeux baissés, repentants des blessures
Causées par leur douce lueur et les guérissant aussitôt :
Aussitôt mon esprit enfiévré s’exalte et bondit.
Aussitôt mon âme tressaute et se réjouit
De ce que si longtemps je sois resté fermé à l’amour.
Mais quand je te discerne bonne, charitable et tendre,
Ô ciel ! avec quel acharnement j’adore
Ta grâce enchanteresse ; — je brûle d’être
Ton défenseur — d’être ton Calidore —
Un vrai Chevalier de la Croix Rouge — un vaillant Léandre —
Pourvu que je sois aimé de toi comme ces héros de jadis !