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JE ME HAUSSAIS SUR LA POINTE DES PIEDS[1]

Je me haussais sur la pointe des pieds au sommet d’un côteau.
L’air était rafraîchissant et tellement tranquille
Que les tendres fleurs en bouton qui avec une modeste fierté
Ployaient languissamment, eu une courbe infléchie.
Leurs tiges peu garnies de feuilles et coquettement élancées,
N’avaient pas encore perdu leurs diadèmes étoilés
Dérobés aux premiers sanglots du matin.
Les nuages étaient purs et blancs comme des troupeaux nouvellement tondus,
Et sortant d’un clair ruisseau ; paisiblement ils reposaient
Sur les champs azurés du ciel ; alors se glissa
Un imperceptible frémissement parmi la feuillée,

  1. Cette pièce était originellement le début du poème d’Endymion. Lettre du 17 décembre 1817.