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Page:Keepsake français, 1831.djvu/322

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Reviens à toi ! — Vents et tempêtes
Ont-ils courbé ton corps tremblant ?
De ton sang paresseux et lent
Sens-tu la sève qui s’arrête ?
Des cheveux qui couvrent ta tête,
Un seul est-il devenu blanc ?
Ah ! sans gémir sur ton aurore,
Que rien ne peut ressusciter,
Songe plutôt à profiter
De ton midi qui brille encore.
Assez le Temps, pour toi trop doux,
T’a laissé, d’une main rebelle,
Jouer, enfant, sur ses genoux
Avec les plumes de son aile ;
Si, las enfin de tes ébats,
Il te rejette sur la terre,
Pourquoi ces pleurs et ces éclats ?
Larmes, clameurs, raison, prière,
Du sourd vieillard n’obtiendront pas
Qu’il te reprenne dans ses bras.
Relève-toi de la poussière
Où tu te roules lâchement :
Debout ! sois homme, et hardiment
Marche en avant dans ta carrière !
Jusques à quand, perdant les jours
Que le présent te donne à vivre,
Dans l’avenir voudras-tu suivre
Un horizon qui fuit toujours ?
N’es-tu pas las de voir la vie,
Comme une fleur sous le cristal,