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Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/120

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À LESBOS

— Mademoiselle, dit-elle, on m’a parlé de vous et de votre talent.

Andrée s’inclina.

— Je suis venue pour vous prier de bien vouloir faire mon portrait.

Mademoiselle Fernez n’avait, nous le savons, aucune fortune, elle ne pouvait refuser les commandes lorsqu’elles se présentaient ; malgré sa répugnance instructive, elle acquiesça d’un geste à la proposition de la duchesse.

— Quand commencerons-nous les séances ? interrogea madame de Lamberta.

— Dès demain, si vous le désirez, répondit Andrée un peu gênée par la persistance que mettait Jacqueline à la regarder.

— Soit, je serai exacte. Donnez votre heure ?

— Deux heures !

— Cela me convient.

Elle se leva ; puis, se ravisant, elle s’assit de nouveau.

— J’oubliais, dit-elle. Le prix, si vous le permettez, sera fixé par moi.

— Mais, madame…

— On m’a affirmé que vous preniez toujours trop bon marché. Vous êtes modeste, mademoiselle, vous avez tort ; à notre époque, il faut savoir se placer au premier rang, surtout lorsqu’on