Tout à coup, elle attira violemment Andrée contre sa poitrine, et l’embrassa voluptueusement sur la bouche.
Andrée, quoique surprise par cette attaque inattendue, eut promptement repoussé la duchesse, et, d’un coup d’appui-main, elle lui coupa la joue d’une balafre profonde, d’où s’échappaient des gouttelettes de sang.
La douleur rendit, un instant, Jacqueline furieuse.
Elle se replia, prête à s’élancer pour venger l’affront qu’elle venait de recevoir.
Andrée l’attendait sans paraître trembler.
Les deux femmes se mesurèrent du regard.
L’une était froide, hautaine, méprisante.
L’autre, la figure contractée par la rage, avait un aspect hideux.
Une scène de pugilat, entre une grande dame et une artiste, quelle étrange aventure.
Il est vrai que la galerie manquait.
La duchesse de Lamberta était une femme d’esprit.
Une minute de réflexion suffit pour lui rendre la raison.
Elle ne craignait rien tant que le ridicule…
Elle comprit le grotesque de la situation.