Aller au contenu

Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
149
À LESBOS

Ils s’habituaient aux coups, ils ne les redoutaient plus, et se plaisaient davantage à faire le mal, sauf Laurence.

Aucune boue ne semblait devoir l’atteindre.

Elle aimait sa mère.

Elle ne jugeait pas son père, au contraire, elle s’efforçait de cacher les turpitudes de ce misérable.

Elle le défendait lorsqu’on l’attaquait.

Chez Laurence, l’amour du jeu l’emportait parfois, — elle n’avait que douze ans, — pourtant elle rangeait, elle nettoyait la maison, pendant l’absence de sa mère, n’en recevant pas une gifle de moins que les autres.

Marceline n’aspirait qu’au moment de fuir ce foyer maudit ; chaque jour, elle sentait grandir le désir de se venger de ses parents, qu’elle détestait.

Elle se battait avec sa mère.

Elle se moquait de Laurence.

Alfred était un pâle et malingre voyou, il possédait tous les vices qui conduisent au bagne si ce n’est plus loin.

Un dimanche matin, Jacques Latour cuvait son vin, sous des draps maculés de larges taches répugnantes.