Madame Fernez conduisait presque chaque jour sa fille au jardin des Tuileries.
Là, elle se réunissait avec d’autres dames de ses connaissances ; un jour, l’une d’elles, madame de B., fit signe à Andrée de la suivre.
— Venez, dit-elle ; une de mes amies doit me rejoindre ici ; j’ai peur qu’elle ne sache pas me trouver ; nous allons la chercher ensemble.
Toutes deux allaient et babillaient en regardant à droite et à gauche.
— Aidez-moi dans mes recherches, recommanda madame de B.
— Je ne connais pas votre amie, répondit Andrée.
— Elle est fort jolie ; voilà, il me semble, un bon renseignement.
Puis elle ajouta :
— Aimez-vous à voir un beau visage ?
— Je n’ai qu’à vous regarder, répondit crânement Andrée.
Madame de B. demeura toute interdite.
Pourtant cette gamine, aux allures cavalières, était encore parfaitement naïve.
Elle n’obéissait qu’à des instincts qu’elle ne pouvait analyser.
![À Lesbos, vignette fin de chapitre](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/02/Kellec_-_A_Lesbos%2C_1891_-_Vignette-01.png/200px-Kellec_-_A_Lesbos%2C_1891_-_Vignette-01.png)