mide, Laurence arpentait à pas pressés la rue du Faubourg-Saint-Martin.
Elle n’osait regarder les marchands de victuailles.
Elle avait si faim !
Elle fuyait les magasins de nouveautés.
Elle avait si froid sous ses vieux haillons !
Un homme âgé, à la tournure militaire, la boutonnière fleurie du ruban rouge, venait en sens inverse.
À la lueur d’un bec de gaz, il regarda l’ouvrière.
Il comprit sa détresse.
Il pressa le pas derrière ses talons.
Laurence dut subir son parapluie et sa compagnie.
Il ne parla pas d’amour.
Il ignorait ce sentiment.
Ce satyre, vieux rebus de toutes les garnisons, ne pouvait offrir que de l’or.
Il fut cynique.
— La belle, dit-il d’une voix chevrotante, je suis riche, je puis devenir votre protecteur, votre ami.
Laurence rougit.
Elle savait encore rougir !
L’ancien était content.
Déjà il se pourléchait.