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Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/183

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À LESBOS

— Répondez, ordonna-t-il, je n’ai pas de temps à perdre.

Elle balbutia des mots inintelligibles.

Ce monsieur décoré à cheveux blancs, qui aurait pu être respectable, l’intimidait.

Il l’accompagna jusqu’à sa porte, au fond d’une impasse près du canal.

Ce soir-là, il fut discret.

Le lendemain il écrivit.

Trois jours après, il l’attendait à la sortie de l’atelier.

Il n’eut pas la pensée de la secourir charitablement.

Allons donc !

Il achetait une fille.

Il aurait refusé un morceau de pain à une mourante.

La misère, nous le savons, brise les volontés les plus fermes.

Laurence prêta une oreille complaisante aux offres du capitaine Galbi.

Fut-il son amant ?

Il le tenta.

Il fit de la malheureuse l’esclave soumise de ses caprices atrophiés d’impuissant.

Toujours en quête d’une émotion nouvelle, il n’agissait qu’en raffiné, égoïste et vicieux.

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