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À LESBOS

Une jeune fille blonde, fort élégante dans son uniforme tout noir, se montra plus impitoyable que les autres.

Aussi paya-t-elle pour toutes.

Andrée bondit sur elle et lui administra une verte correction.

La malheureuse, renversée à terre, demandait grâce et appelait au secours.

Les bonnes petites amies, voyant comment les choses tournaient, s’enfuyaient, craignant la colère de la nouvelle. Jamais le jardin du pieux et paisible monastère n’avait été le théâtre d’un pareil événement.

Si les élèves — de vraies futures femmes — se déchiraient parfois, ce n’était qu’à coup de dents.

Les maîtresses accoururent en se signant et en faisant bruire les grains de leurs rosaires.

Il fallut dégager l’élève.

On y parvint avec peine. Andrée avait de la poigne.

Berthe Patrez, telle se nommait la demoiselle, était dans un piteux état.

On la conduisit à l’infirmerie.

Elle avait le visage couvert de bleus.

Andrée, un peu honteuse de s’être laissé dominer par la colère, fut emmenée chez la mère supérieure.