— Comme celle des amis, ma réputation n’est pas à l’abri des calomnies. Ces sortes de racontars me laissent d’ordinaire très froide.
— Les calomnies deviennent, parfois, de simples médisances.
— Ah !
Elle continuait à jouer avec sa palette.
— À quels propos malveillants voulez-vous faire allusion ? demanda-t-elle avec indifférence.
— Un nom suffira pour vous faire comprendre : — Laurence !
Mademoiselle Fernez demeura impassible, pas un muscle de son visage ne bougea, aucune rougeur ne couvrit son front.
— Monsieur, dit elle d’une voix légèrement altérée, vous venez de toucher d’une main rude, d’une main d’homme, à ma vie privée. Votre acte est d’autant plus grave, qu’en ma qualité de femme, n’aimant point les provocations ridicules, je ne puis vous adresser que des reproches. Est-ce là la conduite que devait tenir un ami ?
— Quoi ! vous ne niez pas ? Vous ne vous défendez pas d’une telle accusation ?
— À quel titre sollicitez-vous ma disculpation ?
Gustave resta un instant interdit ; l’assurance de cette femme, qu’il accusait d’une action que les hommes — ces brillants défenseurs de la mo-