rale outragée — traitent d’infâme, le déroutait.
Maintenant, il se taisait, ne sachant comment reprendre un entretien qui paraissait tourner à sa confusion.
— On vous accuse aujourd’hui, articula-t-il difficilement, après quelques instants de silence, demain le monde vous méprisera.
Avouez, mon cher, que je serai honnie en noble compagnie.
— Taisez-vous ; ces femmes-là, des malheureuses détraquées, sont riches, elles peuvent se moquer de la boue qu’on jette sur les panneaux armoiriés de leurs carrosses. Elles ont la force de s’imposer au monde.
— Eh bien ! je saurai m’imposer à cette prude et sévère société.
— Vous avouez ! C’est donc vrai ?
— Qu’y a-t-il de vrai ?
— Cette liaison étrange !
— Laissez dire le monde.
— Andrée, vous m’avez effrayé jadis par l’audace de vos paroles ; en ce moment je suis anéanti par la témérité de vos actes.
— Il est toujours plaisant d’entendre les hommes parler de morale, de vertu. Voilà un thème qu’il leur convient fort bien de discuter.
— Ne raillez pas ; votre réputation est perdue !