Aller au contenu

Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
22
À LESBOS

Au jardin, le pensionnat était en émoi.

Qu’allait-il résulter de tout cela ?

Les élèves se savaient coupables.

Lorsqu’elles virent apparaître au haut du perron mademoiselle Fernez, elles coururent à sa rencontre.

Andrée passa sans leur parler.

La chance semblait favoriser la nouvelle.

Elle avait rossé Berthe Patrez !

On ne lui imposait aucune punition.

L’opinion vira de bord ; elle devint la divinité du jour.

Personne ne songea plus à la brimer.

Berthe elle-même se déclara son amie.

Ces demoiselles respectaient la force du biceps.

Le soir, Andrée rencontra dans les couloirs des regards d’élèves ou de religieuses dont l’éclat l’éblouit.

Ce ne fut là qu’un incident ; la vie monastique reprit sa régularité monotone.

Quoique devenue l’amie de ses compagnes, Andrée crut remarquer que quelques-unes avaient, envers elle, des réticences pleines de mystères.

Cela l’intriguait.

Un dimanche, à l’heure du prône, l’aumônier,