Aussi est ce à ceux dont la vertu est mise à l’épreuve, qu’on fait esperer le bonheur du Ciel. Je ferai manger, dit le Sauveur, du fruit de l’Arbre de Vie à celui qui aura gagné la victoire[1].
Au reste, si Dieu donne à l’homme des consolations spirituelles, c’est afin qu’il en soit plus fort pour porter la Croix.
Et si ensuite il permet qu’il soit tenté, c’est pour empêcher qu’il ne s’attribuë le bien qu’il a fait.
Le demon ne s’endort point ; la chair d’un autre côté n’est pas morte. Preparez-vous donc toujours au combat ; puisque vous avez à droit & à gauche des ennemis, qui ne reposent jamais.
Pourquoi aimez-vous tant le repos, vous qui êtes né pour le travail.
Ayez toûjours plus d’inclination pour les peines, que pour les douceurs, pour la Croix que pour le plaisir.
Qui est celui dans le siécle, qui ne s’estimât heureux d’avoir toujours, s’il étoit possible, des consolations spirituelles en abondance ?
Car à dire vrai, ces consolations sont beaucoup plus douces que tous
- ↑ Apoc. 2. 7.