Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est une necessité, & il n’y a point d’autre remede que la patience, contre tant de maux.

Beuvez avec joye le calice du Sauveur, si voulez avoir part à ses caresses, & vous rendre digne de son amitié.

Laissez à Dieu la disposition de ses douceurs & de ses délices celestes : ne les enviez point à ceux qu’il lui plaît d’en favoriser.

Disposez-vous seulement à souffrir beaucoup, recevez aussi volontiers les peines les plus ameres, que vous feriez les plus douces consolations.

Car quand vous devriez endurer tous les maux du monde, ce seroit encore trop peu pour mériter la gloire éternelle que Dieu vous prépare.

Lorsque vous serez parvenu à prendre plaisir aux souffrances & à les trouver agréables pour l’amour de Jesus-Christ, croyez-moi, vous serez heureux, puisque vous aurez trouvé le paradis sur la terre.

Mais tandis que vous aurez de la répugnance à souffrir, & que vous en fuirez l’occasion, vous n’aurez point de repos, & la peine que vous fuïrez, vous suivra par tout.

Si vous vous mettez dans l’état où vous devez être ; si vous êtes toûjours prêt à pâtir & à mourir, vous vous