re que vous jugerez la meilleure, tout ce qui dépendra de vous ; & dans quelque secheresse, dans quelque peine d’esprit que vous soyez, ne vous relâchez en rien.
Plusieurs voyant que les choses ne succedent pas à leur gré, s’impatientent & perdent courage.
L’homme n’est pas toujours maître des dispositions de son cœur[1]. Il n’y a que Dieu capable de le consoler & de le réjouir. Dieu fait goûter ses douceurs à qui il lui plaît, dans le tems, & de la façon qu’il lui plaît, & précisément autant qu’il lui plaît.
Quelques-uns se sont perdus pour s’être laissé emporter à une ferveur excessive. Ils ont voulu faire plus qu’ils ne pouvoient, ne mesurant pas leurs grands desseins à leur peu de forces, & suivant dans leur conduite, non pas la raison, mais le mouvement impétueux d’un zele indiscret.
Comme donc ils ont entrepris de plus grandes choses que Dieu ne vouloit ; la peine de leur présomption a été la perte de la grace qui les soutenoit.
Ainsi ceux qui prétendoient s’élever jusques au Ciel, sont tombez dans un abîme de misere, afin qu’étant humiliez, & se voyant dénuez de secours, ils n’osassent plus se hazarder à voler d’eux-mêmes, mais
- ↑ Jer. 10. 23.