ce en moi, qu’on devroit avoir.
Celui qui dans le tems de la paix, fait paroître beaucoup d’assurance, est souvent celui qui pendant la guerre se montre le plus timide & le plus lâche.
Si vous aviez bien appris à ne pas vous en orguëillir, & que vous sçussiez donner des bornes à vôtre ambition, vous ne seriez pas dans le danger où vous êtes continuellement de faire de grandes fautes.
J’ai un bon conseil à vous donner ; c’est que dans l’excès de vôtre ferveur, vous prévoyez ce qui vous arrivera, lorsque l’Esprit-Saint vous retirera ses lumieres.
Consolez-vous cependant, lorsque vous serez dans les ténébres, sur ce que le jour peut revenir, & que s’il vous a manqué, je l’ai permis pour ma gloire, & pour vôtre bien.
Souvent cette épreuve vous est plus utile, que si tout vous réüssissoit, & qu’il ne vous arrivât rien de fâcheux.
Car le vrai mérite & la parfaite sainteté ne consiste pas à être favorisé de plusieurs visions, ou de grandes consolations, ni à bien entendre les Ecritures, ni à surpasser les autres en dignité & en puissance ; mais à avoir une humilité profonde, avec une ardente charité ; à chercher purement en tout la gloire de Dieu,