vous, & je vous ai pardonné : j’ai voulu vous faire voir combien je vous aime, combien vôtre ame m’est chere, combien je desire vôtre salut : j’ai voulu vous obliger à reconnoître toûjours mes bienfaits, à aimer l’obéissance & l’humilité, à supporter avec patience l’abbaissement & le mépris.
SEigneur, quand je pense à vos jugemens, il me semble que j’entends la foudre gronder sur ma tête ; mon ame est saisie de frayeur, & tous mes os en sont ébranlez.
Je suis étonné, & tout hors de moi, quand je viens à considerer que les Cieux mêmes ne sont pas purs en vôtre presence[1].
Si vous avez trouvé du peché jusques dans les Anges[2], & si vous les avez punis sans misericorde, quelle grace puis-je esperer ?
Si les étoiles sont tombées du Ciel[3], quelle fermeté & quelle constance dois-je me promettre, moi qui ne suis que poussiére ?
Ceux dont les œuvres paroissoient louables, se sont démentis ; & après s’être nourris du Pain des Anges, on