Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand vous verriez vôtre frere commettre en public quelque crime énorme, vous ne devriez pas pour cela vous croire meilleur que luy, parce que vous ne sçavez combien de temps vous persevererez dans la grace.

Nous sommes tous fragiles : mais persuadez-vous que vous l’êtes plus que personne.


CHAPITRE III.
De la véritable Doctrine.

HEUREUX ceux qui connoissent la verité telle qu’elle est, & par elle-même, non par des figures, ny par des paroles qui passent, & n’en laissent qu’une idée confuse !

Nous nous trompons fort souvent, & nous jugeons mal des choses faute de lumiere & d’intelligence.

A quoy bon disputer toûjours sur des matieres difficiles & abstruses, que nous pouvons ignorer, sans que le souverain juge nous en fasse un crime ?

C’est une grande folie que de negliger ce qu’il y a de plus important, & de s’amuser à de vaines subtilitez qui nuisent plus qu’elle ne servent. Nous avons des yeux, & le plus souvent nous n’y voyons goute.

Pourquoi tant philosopher sur les genres & les especes ?

Celuy qui a le Verbe Eternel pour Maître, ne se remplit point l’esprit