Je suis pauvre, & dès mes premieres années j’ai été dans le travail[1], & dans la souffrance.
Je suis quelquefois si triste, que je ne puis retenir mes larmes. L’image seule des peines que j’ai à souffrir, m’effraye & me trouble.
Je ne souhaite rien tant que de vivre en paix. Je vous demande, Ô mon Dieu, cette paix si douce, si propre de vos enfans, que vous remplissez de lumieres, & que vous comblez de délices.
Si vous me communiquez cette paix, si vous me faites participant de ces délices, mon ame pleine d’allegresse & de dévotion ne cessera de vous loüer.
Mais, si vous vous retirez de moi, & que vous me délaissiez, comme vous faites quelquefois, je ne pourrai plus courir dans la voye de vos Saints Commandemens[2].
Je me prosterne ici devant vous, frappant ma poitrine, pour vous témoigner ma douleur de n’être plus comme j’étois, lorsque vous répandiez sur moi vos lumieres[3], & qu’afin de me défendre des tentations, vous me couvriez de vos aîles[4].
Pere juste, c’est maintenant que vous voulez éprouver votre serviteur.
Pere infiniment aimable, il faut aujourd’hui que vôtre serviteur souf-