Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/327

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il est en effet nôtre sanctification & nôtre rédemption ; il est la consolation des bonnes ames en cette vie, & il fera à jamais leur bonheur à l’autre.

Mais hélas ! une infinité de gens comoissent peu l’excellence de ce Sacrement, qui réjoüit le Ciel, & qui soûtient tout le monde.

O dureté prodigieuse du cœur humain : ô aveuglement étrange, de faire si peu de cas d’un don si précieux, & d’en corrompre tellement l’usage, que par une vicieuse accoûtumance, on vient enfin à en perdre l’estime & le goût !

S’il n’y avoit dans le monde qu’un seul Prêtre qui celebrât, & qu’il n’y eût qu’un seul endroit, où il fût permis de recevoir la sainte Communion, quel empressement n’auroit-on pas pour voir ce lieu si privilegié, pour y voir le Prêtre célebrer les divins Mystéres ?

Maintenant que le sacrifice du Corps & du sang de Jesus-Christ est offert dans tous les quartiers du monde, & par une infinité de Prêtres, n’en doit on pas profiter ? & ne faut-il pas que plus on a de facilité d’y participer, plus on admire l’amour excessif, que Dieu porte aux hommes ?

Je vous rends mille actions de graces, Ô mon Jesus, Prêtre, &