j’ai élevé mon cœur vers vous.
Ce que je souhaite maintenant de plus, c’est de vous recevoir chez moi avec toute la devotion & tout le respect que je dois ; c’est de mériter que vous me donniez, comme à Zachée, vôtre benediction, & que vous me traitiez comme un vrai enfant d’Abraham.
Mon ame brûle d’envie de s’unir à vôtre Corps, & je n’ai point d’autre passion que de m’attacher à vous.
Donnez vous à moi, & je suis content ; car hors de vous il n’y a point de solide consolation.
Aussi ne puis-je demeurer separé de vous ; & si vous ne me visitez, la vie m’est un rude supplice.
Il faut donc que je m’approche souvent de vous, comme de celui de qui j’attends mon salut ; parce que je crains que les forces ne me manquent dans le chemin, si j’oublie jamais de manger le Pain de vie.
Lorsque vous prêchiez en Judée, & que vous y guerissiez une infinité de malades, vous dites un jour : Je ne puis renvoyer ces gens-ci chez eux sans leur donner à manger, de peur que manquant de forces, ils ne soient contraints de demeurer en chemin[1].
Fortifiez-moi donc maintenant, ô tres-doux Jesus, qui pour la consolation des fideles, avez bien voulu vous renfermer dans le Sacrement.
- ↑ Matt. 15. 32. ; Marc. 8. 2.