Aller au contenu

Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/335

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ame fidéle, tant qu’elle est éloignée de vous, & comme bannie dans un corps mortel, c’est de penser souvent à vous, & d’être toûjours en état de vous recevoir avec devotion.

O miracle de bonté, que vous, Dieu & homme, vous de qui tous les esprits ont reçû l’être & la vie, vous daigniez visiter une ame aussi pauvre que la mienne, & qu’afin d’appaiser sa faim, vous vouliez être vous-même sa nourriture !

O l’ame vraiment heureuse, qui se trouve digne de vous recevoir ; & qui en vous recevant est remplie de joye spirituelle ; qui reçoit tout à la fois & un Seigneur si puissant, & un Hoste si aimable, & un Ami si fidéle, & un Epoux, qui en beauté, en noblesse, en toute sorte de perfection, surpasse tout ce qu’il y a de beau, de noble, & de parfait dans le monde !

O Dieu de mon cœur, que le Ciel & la terre, avec ce qu’ils ont de plus charmant, demeurent dans un silence profond devant vous ! qu’ils admirent vôtre Sagesse qui les a créez ! qu’ils avoüent que vôtre beauté passe infiniment la leur, & que la leur n’est que l’ombre de la vôtre !