Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/39

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peine à nous corriger d’un seul vice.

De-là vient l’indifference & la froideur que nous témoignons pour ce qui regarde nôtre avancement spirituel.

Si nous étions tout à fait morts à nous-mêmes, & libres des attachemens du monde, nous pourrions entrer dans la contemplation des choses de Dieu, & en goûter les douceurs.

Ce qui nous en éloigne le plus c’est que nos passions sont encore vives & que nous nous écartons du chemin, que les Saints nous ont fraié.

Dès qu’il nous arrive quelque leger accident, nous nous laissons trop abbatre, & nous attendons toute nôtre consolation du côté des hommes.

Si nous avions assez de cœur pour demeurer fermes dans le combat, nous recevrions sans doute un puissant secours du Ciel.

Car Dieu est prêt à soûtenir ceux qui combattent pour son service, & qui se confient en la grace ; & c’est luy même qui les engage dans l’occasion pour leur faire mériter des couronnes.

Si nous faisons consister la perfection religieuse en de certaines observances purement exterieures, notre devotion ne durera gueres.

Allons jusqu’à la racine du mal ; domptons nos passions qui troublent