C’est ce qui a fait dire à un ancien Poëte : Remediez au mal dès qu’il commence : car la medecine n’est plus de saison, quand le mal est inveteré.
On n’a d’abord qu’une simple idée de l’objet qui flatte les sens ; on se le dépeint ensuite vivement dans son imagination ; puis vient le plaisir, & le mouvement de la chair, qui est suivi du contentement de la volonté.
Ainsi l’ennemi entre pas à pas dans le cœur, & s’en rend tout-à-fait le maître ; parce qu’au commencement on a negligé de le repousser.
Plus nous tardons à lui resister, plus nos forces diminuent ; & plus les siennes augmentent par notre foiblesse.
Quelques-uns sont violemment : attaquez, lors qu’ils commencent à servir Dieu, & d’autres, apres l’avoir fort long-temps servi.
Plusieurs depuis le commencement jusques à la fin, n’ont presque jamais de repos. Il y en a qui ne sont que legerement éprouvez.
Tout cela se fait par l’ordre de la Sagesse & de la justice de Dieu, qui considerant l’état, la disposition, & le mérite des hommes, fait tout servir. au bien spirituel de ses Elûs.
Il ne faut pas perdre cœur quand nous sommes rudement tentez : mais il faut alors demander avec plus d’instance, que jamais le secours de