ou s’ils en font, qui manquent de fermeté & de courage pour les accomplir ?
Il y a bien de l’inconstance dans le monde, & on abandonne en plusieurs manieres ce qu’on s’étoit proposé.
Il est difficile d’obmettre quelqu’un de ses exercices spirituels que la devotion ne commence à se refroidir.
Les bons desseins que forment les Justes ne sont pas fondez sur leur sagesse & leur industrie naturelle, mais sur le secours de la grace ; & quelque chose qu’ils entreprennent, c’est toûjours en Dieu qu’ils établissent leur confiance.
On dit ordinairement que l’homme propose, & que Dieu dispose ; & en effet les voies de l’homme, selon l’Ecriture, ne sont pas en la puissance[1].
S’il arrive quelquefois que par un motif de pieté, ou pour obliger le prochain, on manque à quelqu’un de ses exercices ordinaires, il est aisé d’y satisfaire en un autre temps, & de reparer cette perte.
Mais si on l’obmet par un pur dégoût ou par une vraye negligence, c’est un manquement considerable, & qui a toûjours de mauvaises suites. Quelque précaution que nous prenions, quelque effort que vous fassions, nous serons encore en danger de commettre beaucoup de fautes.
- ↑ Jere. 10. 23.