Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/71

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rarement, c’est vous-même qui en êtes cause ; c’est que vous en cherchez de vaines & d’exterieures ; c’est en un mot que vous n’avez pas encore l’esprit de componction & de penitence.

Reconnoissez que vous meritez que Dieu vous afflige, & non pas qu’il vous console.

Une ame touchée d’un vif regret de ses fautes, ne trouve rien de délicieux, rien que d’amer dans le monde.

Il se presente toûjours à un homme spirituel assez de raisons pour gemir & pour pleurer.

Car soit qu’il jette les yeux sur luy-même ou sur le prochain, il voit qu’en ce monde nul n’est exempt de tribulation. Et plus il considere ses miseres, plus son affliction s’augmente.

Ce nous est un grand sujet de douleur & de componction que la multitude de nos pechez & de nos vices, où nous sommes tellement plongez qu’il nous est comme impossible de nous élever à la contemplation des choses celestes.

Si au lieu de vous promettre une vie longue, vous songiez souvent que la mort est proche, vous travailleriez sans doute avec plus d’ardeur à vous amender.

Je crois aussi qu’il n’y auroit point