Page:Kempis - L Imitation de Jesus Christ, traduction Lammenais, edition Pages, 1890.djvu/144

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Mais combattre les mouvements déréglés de l’âme, et mépriser les sollicitations du démon, c’est un grand sujet de mérite et la marque d’une solide vertu.

3. Ne vous troublez donc point des fantômes, quels qu’ils soient, qui obsèdent votre imagination.

Conservez une résolution ferme, et une intention droite devant Dieu.

Ce n’est point une illusion, si quelquefois vous êtes soudain ravi en extase, et qu’aussitôt vous retombiez dans les pensées misérables qui occupent d’ordinaire votre cœur.

Car vous souffrez alors plus que vous n’agissez ; et tant qu’elles vous déplaisent et que vous y résistez, c’est un mérite et non pas une chute.

4. Sachez que l’antique ennemi s’efforce d’étouffer vos bons désirs et de vous éloigner de tout pieux exercice, du culte des Saints, de la méditation de mes douleurs et de ma mort, du souvenir si utile de vos péchés, de l’attention à veiller sur votre cœur, et du ferme propos d’avancer dans la vertu.

Il vous suggère mille pensées mauvaises, pour vous causer du trouble et de l’ennui, pour vous détourner de la prière et des lectures saintes.

Une humble confession lui déplaît, et, s’il pouvait, il vous éloignerait tout à fait de la communion.

Ne le croyez point, et n’ayez de lui aucune appréhension, quoiqu’il vous tende souvent des pièges pour vous surprendre.

Rejetez sur lui seul les pensées criminelles et honteuses qu’il vous inspire. Dites-lui :

Va, esprit immonde ; rougis, malheureux ! il faut que tu sois étrangement pervers pour me tenir un pareil langage.

Retire-toi de moi, détestable séducteur, tu n’auras jamais en moi aucune part : mais Jésus sera près de moi comme un guerrier formidable, et tu demeureras confondu.

J’aime mieux mourir et souffrir tous les tourments, que de consentir à celui que tu me proposes.