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Page:Kempis - L Imitation de Jesus Christ, traduction Lammenais, edition Pages, 1890.djvu/253

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de votre bonté en des vases de miséricorde[1], vous daignez consoler votre serviteur au delà de ce qu’il mérite, et d’une manière toute divine.

Car vos consolations ne sont point comme les vaines paroles des hommes.

2. Qu’ai-je fait, Seigneur, pour que vous me donniez quelque part aux consolations du ciel ?

Je n’ai point de souvenir d’avoir fait aucun bien ; toujours, au contraire, je fus enclin au vice, et lent à me corriger.

Il est vrai, et je ne puis le nier. Si je parlais autrement, vous vous élèveriez contre moi, et personne ne me défendrait.

Qu’ai-je mérité pour mes péchés, sinon l’enfer et le feu éternel ?

Je le confesse avec sincérité : je ne suis digne que d’opprobre et de mépris ; je ne mérite point d’être compté parmi ceux qui sont à vous. Et bien qu’il me soit douloureux de l’entendre, je rendrai cependant contre moi témoignage à la vérité, je m’accuserai de mes péchés, afin d’obtenir de vous plus aisément miséricorde.

3. Que dirai-je, couvert, comme je le suis, de crimes et de confusion ?

Je n’ai à dire que ce seul mot : J’ai péché, Seigneur, j’ai péché ; ayez pitié de moi, pardonnez-moi.

Laissez-moi un peu de temps pour exhaler ma douleur, avant que je m’en aille dans la terre des ténèbres, que recouvre l’ombre de la mort[2].

Que demandez-vous d’un coupable, d’un misérable pécheur, sinon que, brisé de regrets, il s’humilie de ses péchés ?

La véritable contrition et l’humiliation du cœur produisent l’espérance du pardon, calment la conscience troublée, réparent la grâce perdue, protègent l’homme

  1. Rom. ix, 23.
  2. Job x, 20-22.