chair, le sang qui a sauvé le monde se mêle à notre sang ; un saint baiser unit notre âme à l’âme du Rédempteur ; sa divinité nous pénètre, et consume en nous tout ce que le péché avait corrompu : l’ami fidèle repose dans notre sein, il nous parle, il nous dit : Pose-moi comme un sceau sur ton cœur ; car l’amour est plus fort que la mort[1] : et alors, embrasés de cet amour ardent comme le feu[2], nous ne voyons plus que le bien-aimé, nous n’avons plus de vie que la sienne, et la tristesse de notre pèlerinage s’évanouit dans les joies du ciel.
CHAPITRE XII.
1. Je suis l’ami de la pureté, et c’est de moi que vient toute sainteté.
Je cherche un cœur pur, et là est le lieu de mon repos.
Préparez-moi un grand Cénacle, et je célébrerai chez vous la Pâque avec mes disciples[3].
Si vous voulez que je vienne à vous, et que je demeure en vous, purifiez-vous du vieux levain[4], et nettoyez la maison de votre cœur.
Bannissez-en les pensées du siècle et le tumulte des vices.
Comme le passereau qui gémit sous un toit solitaire[5], rappelez-vous vos péchés dans l’amertume de votre âme.
Car un ami prépare toujours à son ami le lieu le meilleur et le plus beau ; et c’est ainsi qu’il lui fait connaître avec quelle affection il le reçoit.
2. Sachez cependant que vous ne pouvez, quels que soient vos propres efforts, vous préparer dignement, quand vous y emploieriez une année entière, sans vous occuper d’autre chose.