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Page:Kempis - L Imitation de Jesus Christ, traduction Lammenais, edition Pages, 1890.djvu/324

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qui, pour montrer à vos enfants tout votre amour, daignez les rassasier d’un pain délicieux qui descend du ciel ! [1]

Certes, nul autre peuple, quelque grand qu’il soit, n’a des dieux qui s’approchent de lui[2] comme vous, ô mon Dieu ! vous vous rendez présent à tous vos fidèles, vous donnant vous-même à eux chaque jour, pour être leur nourriture, et pour qu’ils jouissent de vous, afin de les consoler et d’élever leur cœur vers le ciel.

3. Quel est le peuple, en effet, comparable au peuple chrétien ? quelle est, sous le ciel, la créature aussi chérie que l’âme fervente en qui Dieu daigne entrer pour la nourrir de sa chair glorieuse ?

O faveur ineffable ! ô condescendance merveilleuse ! Ô amour infini, qui n’a été montré qu’à l’homme ! Mais que rendrai-je au Seigneur pour cette grâce, pour cette immense charité ?

Je ne puis rien offrir à mon Dieu qui lui soit plus agréable que de lui donner mon cœur sans réserve, et de m’unir intimement à lui.

Alors mes entrailles tressailliront de joie, lorsque mon âme sera parfaitement unie à Dieu.

Alors il me dira : Si vous voulez être avec moi, je veux être avec vous. Et je lui répondrai : Daignez demeurer avec moi, Seigneur ; je désire ardemment d’être avec vous. Tout mon désir est que mon cœur vous soit uni.

RÉFLEXION.

« Je m’abandonne à vous, ô mon Dieu : à votre unité pour être fait un avec vous ; à votre infinité et à votre immensité incompréhensible, pour m’y perdre et m’y oublier moi-même ; à votre sagesse infinie, pour être gouverné selon vos desseins, et non pas selon mes pensées ; à vos décrets éternels, connus et inconnus, pour m’y conformer, parce qu’ils sont tous également justes ; à votre éternité, pour en faire mon bonheur ; à votre toute-puis-

  1. Office du S. Sacrem.
  2. Deut. iv, 7.