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CHAPITRE XIII.

QUE LE FIDÈLE DOIT DÉSIRER DE TOUT SON CŒUR DE S’UNIR A JÉSUS-CHRIST DANS LA COMMUNION.
Voix du disciple.

1. Qui me donnera, Seigneur, de vous trouver seul, et de vous ouvrir tout mon cœur, et de jouir de vous comme mon âme le désire ; de sorte que je ne sois plus pour personne un objet de mépris, et, qu’étranger à toute créature, vous me parliez seul, et moi à vous, comme un ami parle à son ami, et s’assied avec lui à la même table ?

Ce que je demande, ce que je désire, c’est d’être uni tout entier à vous, que mon cœur se détache de toutes les choses créées, et que, par la sainte Communion et la fréquente célébration des divins mystères, j’apprenne à goûter les choses du ciel et de l’éternité.

Ah ! Seigneur mon Dieu, quand, m’oubliant tout à fait moi-même, serai-je parfaitement uni à vous, et absorbé en vous ?

Que je sois en vous, et vous en moi, et que cette union soit inaltérable !

2. Vous êtes vraiment mon bien-aimé, choisi entre mille[1], en qui mon âme se complaît et veut demeurer à jamais.

Vous êtes le Roi pacifique[2] ; en vous est la paix souveraine et le vrai repos ; hors de vous, il n’y a que travail, douleur, misère infinie.

Vous êtes vraiment un Dieu caché ; vous vous éloignez des impies, mais vous aimez à converser avec les humbles et les simples[3].

Oh ! que votre tendresse est touchante, Seigneur, vous

  1. Cant. v, 10.
  2. I Paralip. xxi, 9.
  3. Is. xiv, 15 ; Prov. iii, 32.