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Page:Kempis - L Imitation de Jesus Christ, traduction Lammenais, edition Pages, 1890.djvu/73

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Nul ne commande sans danger, s’il n’a pas appris à bien obéir.

3. Nul ne se réjouit avec sécurité, s’il ne possède en lui-même le témoignage d’une bonne conscience,

Cependant la confiance des Saints a toujours été pleine de la crainte de Dieu : quel que fût l’éclat de leurs vertus, quelque abondantes que fussent leurs grâces, ils n’en étaient ni moins humbles ni moins vigilants.

L’assurance des méchants naît au contraire de l’orgueil et de la présomption, et finit par l’aveuglement.

Ne vous promettez point de sûreté en cette vie, quoique vous paraissiez être un saint religieux ou un pieux solitaire.

4. Souvent les meilleurs dans l’estime des hommes ont couru les plus grands dangers, à cause de leur trop de confiance.

Il est donc utile à plusieurs de n’être pas entièrement délivrés des tentations, et de souffrir des attaques fréquentes ; de peur que, tranquilles sur eux-mêmes, ils ne s’élèvent avec orgueil, ou qu’ils ne se livrent trop aux consolations du dehors.

Oh ! si l’on ne recherchait jamais les joies qui passent, si jamais l’on ne s’occupait du monde, qu’on posséderait une conscience pure !

Oh ! qui retrancherait toute sollicitude vaine, ne pensant qu’au salut et à Dieu, et plaçant en lui toute son espérance, de quelle paix et de quel repos il jouirait !

5. Nul n’est digne des consolations célestes, s’il ne s’est exercé longtemps dans la sainte componction.

Si vous désirez la vraie componction du cœur, entrez dans votre cellule, et bannissez-en le bruit du monde, selon ce qui est écrit : Même sur votre couche, que votre cœur soit plein de componction[1].

Vous trouverez dans votre cellule ce que souvent vous perdrez au dehors.

  1. Ps. iv, 5.