Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/105

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dit-il, il était très disposé à les imiter et ne croirait aucunement se compromettre en acceptant une invitation à la Tour-le-Bât.

— Vous n’oseriez pas, lui répliqua Mme  Le Gris, accepter une invitation à dîner ?

M. d’Hédouville ayant répondu si, sans hésiter :

— Eh bien ! général, c’est convenu ; non-seulement je vous invite, mais aussi les Autorités, si elles veulent bien me faire l’honneur d’agréer mon invitation, et je vous prie de la leur transmettre.

Le jour du dîner fut fixé : ces Dames, de leur côté, prièrent plusieurs personnes de leur connaissance d’y assister, entre autres, M. du Plessis de Grénédan.

Les invités furent tous fidèles à leur promesse : on avait beaucoup parlé de ce dîner dans la ville, sans désapprobation. Après les présentations et politesses d’usage, les convives se mirent à table, et la conversation ne tarda pas à prendre une allure très animée et fort gaie ; sans les barreaux de fer qui garnissaient les fenêtres, on aurait pu se croire ailleurs que dans une prison d’État.

Cependant, après quelques instants, Mme  de Kerigant, pour cause du service, quitta la salle à manger. Comme elle tardait à revenir, Mme  Le Gris, feignant de croire sa sœur indisposée, sortit à son tour, sous